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Point Bourse Hebdomadaire du 12 novembre 2018 : Résultats attendus à Washington

Les résultats des mid term élections ont été conformes aux attentes : bonne résistance des républicains pour le Sénat mais succès plus fort que prévu des démocrates pour la Chambre et les gouverneurs des états. Nous ne pensons pas qu’il faille en attendre de grands changements même si en matière de politique budgétaire le président devra négocier désormais.

Les économies confirment leurs tendances antérieures : si la croissance reste vive aux États-Unis, elle ralentit partout ailleurs sauf au Japon. En conséquence la Fed fera son travail en décembre en relevant ses taux directeurs.

 Autre indicateur avancé, même tendance : cette semaine nous avons choisi de nous appuyer sur la toute fraîche publication du bureau de recherche économique de Frankfort, Sentix, effectuée sur les premiers jours de novembre. Elle confirme les enquêtes récentes Markit, ISM et IFO.

Le momentum économique global continue de s’affaiblir à l’exception de l’Amérique Latine et les perspectives à 6 mois sont en territoire négatif sur toutes les zones (cad les économies devraient être plus faibles dans 6 mois).

L’Eurozone a touché son zénith en janvier, depuis, c’est un continuel affaiblissement. La situation actuelle, à 29,3, est cependant bien loin de celle d’une récession mais elle atteignait +50 en janvier. Les perspectives sont devenues négatives en avril, et depuis, à -9,8 en novembre, elles n’ont jamais enregistré de véritable rebond, ceci pour plusieurs raisons telles que la politique commerciale du président américain mais aussi la situation budgétaire italienne, les négociations sur le Brexit, le prix de l’énergie ou les crises qui affectent plusieurs pays émergents.

Les chefs d’entreprise perçoivent un risque inflationniste accru du fait du prix des intrants, ce qui contribue à conforter les banques centrales sur le chemin de politiques monétaires plus restrictives ou moins supportives.

L’Allemagne, principal pays de l’Eurozone, est pour la 1ère fois affectée par deux difficultés spécifiques : d’une part une visibilité politique réduite et d’autre part son secteur phare, l’automobile, est touché tant par les conflits commerciaux que par les nouvelles normes en matière de pollution.

Les États-Unis montrent aussi de premiers signes de fin de boom économique, les perspectives (-12,5) sont au plus bas depuis juillet 2012 si la situation actuelle reste excellente (+61,5). En 2020 les effets de la réforme fiscale ne se feront plus alors que certains secteurs comme l’automobile et l’immobilier résidentiel sont touchés par les hausses des taux. 2019 sera moins favorable que 2018.

Selon Sentix, retour d’espoir en Amérique Latine, les perspectives passent de -17 en septembre à -6 en novembre après les élections au Brésil, mais la situation actuelle reste négative (-14,3).

Le Japon (perspectives -3,5, situation actuelle +32) et l’Asie hors Japon, dont la Chine, (perspectives -1,8, situation actuelle +27,8) semblent mieux résister même si la situation actuelle hors Japon est au plus bas depuis février 2017.

La synthèse, l’indicateur global, donne une situation actuelle encore satisfaisante (+29,5) bien qu’au plus bas depuis août 20147, mais des perspectives (-5,9) négatives depuis plus de 6 mois qui nous font anticiper la poursuite du ralentissement au moins sur le 1er semestre 2019.

L’indice final composite IHS Markit pour l’Eurozone a confirmé ce qui précède enregistrant en octobre (53,1 vs 54,1 en septembre) sa plus faible croissance depuis plus de 2 ans. La production se replie en effet à un creux de près de 4 ans et bien qu’elle continue à croître à un rythme soutenu, l’activité des prestataires de services affiche sa plus faible expansion depuis le début de l’année 2017. L’Irlande, la France et l’Espagne affichent un rythme supérieur à leur moyenne de long terme, l’Allemagne fléchit à sa plus faible expansion depuis 5 mois (également l’une des deux plus faibles depuis plus de 2 ans) tandis qu’en Italie l’activité diminue pour la 1ère fois depuis la fin de l’année 2014.

 

Lors de sa réunion des 7-8 novembre le FOMC (Federal Open Market Committee) de la Fed a laissé sa politique monétaire inchangée mais le compte rendu diffusé est sans ambiguïté : il fait état à la fois de la grande vigueur de l’investissement et de la faiblesse du taux de chômage. L’optimisme de la banque centrale sur l’économie américaine confirme une hausse des taux directeurs attendue à 0,25% lors de son meeting des 18-19 décembre au cours duquel seront pub liées ses nouvelles prévisions de croissance et d’inflation pour 2019/2020/2021.

Après 4 hausses des taux cette année nous pensons que le rythme ralentira l’an prochain à 2/3 hausses des taux en fonction des évolutions de la croissance et de l’inflation. Ceci devrait freiner un peu plus automobile, immobilier et biens d’équipements des entreprises ; Le récent recul des prix du pétrole, s’il se maintient, devrait faire reculer l’inflation dans les mois à venir ; c’est vrai aussi, mais dans une moindre mesure à cause des taxes sur l’essence, en Europe.

Les marchés européens terminent la semaine proches de l’équilibre (EuroStoxx50 +0,5%, CAC40 +0,5% et Dax +0,1%) à l’exception de l’Espagne (IBEX +1,6%), les investisseurs se montrant prudents en amont d’une nouvelle semaine chargée en événements politiques : présentation du nouveau projet de budget italien d’ici mardi et réunion possible lundi du cabinet de Theresa May pour approuver le projet d’accord sur le Brexit. Par contre, et c’est plus à la suite de la réunion de la Fed qu’à cause des élections, l’euro s’est déprécié face au $ à 1,133.

Ce sont nos fonds Erasmus Small Cap Euro et Erasmus Micro Cap Euro qui se sont le mieux comportés cette semaine, rattrapant une partie de leur retard, les autres ont été peu ou prou en ligne avec les performances de leurs indices de référence.

FCP Mon PEA a cédé Amundi, sur des craintes d’une part liées aux actifs sous gestion après le terrible mois d’octobre et d’autre part de la situation italienne après l’acquisition de Pionner, Frédéric a cédé Iliad pour Erasmus Mid Cap Euro et sur Erasmus Small Cap Euro, fin des ventes sur Servizi Italia et Suess Microtec ainsi que cession de Groupe Guillin ; Aymeric pour Erasmus Micro Cap Euro aussi cédé Suess et acheté Claranova (ex Advanquest Software).

Gros écarts sectoriels sur le Stoxx600 cette semaine avec l’Automobile à -4,4% entraîné par Faurecia (-11,5%), Valeo (-9,5%) et Continental !-7,2%) après que son CEO ait annoncé que la cadence de production continuera à baisser au T4. Le secteur des Utilities (+4,2%) affiche la meilleure performance grâce à Orsted (+7,7%) dont l’acquisition à 100% de Deepwater a été approuvée par les autorités de la concurrence américaine et à Veolia (+7,5%) qui a publié son meilleur trimestre depuis 2014. A noter Ubisoft (-11,4% sur craintes des ventes en Chine).

Les révisions des estimations de résultats à la baisse pour le Stoxx600 européen (-0,1% sur un mois et -1,3% sur 3 mois) et à la hausse pour le S&P500 (+0,5% sur un mois et +0,3% sur 3 mois) continuent. Elles portent les attentes pour le Stoxx600 à +5,7% pour 2018 et +9,9% pour 2019 et aux États-Unis pour le S&P500 à +18,8% pour 2018 et +7,5% pour 2019.

Jean-François GILLES

Président du Directoire d’Erasmus Gestion

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