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Point Bourse hebdomadaire du 7 mai 2018 : Il ne faut pas se tromper !

Comme souvent, ce sont les marchés qui ont raison : si la croissance en Eurozone s’est affaiblie au cours des derniers mois, elle reste solide. Et la croissance française reste marquée, au-dessus de la croissance européenne.

Comme les États-Unis et la Chine continuent aussi leur phase d’expansion, les investisseurs se rendent à l’évidence et les indices boursiers retrouvent leurs plus hauts niveaux de 2018.

Ils le font aussi parce que les derniers chiffres d’inflation rendent peu probable un durcissement des politiques monétaires, à coup sûr en Eurozone mais tout indique que la Fed aussi sera prudente.

 

La croissance économique de l’Eurozone conserve un rythme soutenu en ce début de T2, l’enquête PMI final IHS Markit composite, à 55,1, reste très proche du niveau de mars (55,2), niveau qui signale une forte expansion de l’activité tant dans le secteur manufacturier que dans celui des services.

L’Irlande reprend la tête du classement des pays par niveau de croissance en avril, la croissance se renforce également en France mais elle continue de ralentir dans les autres pays. L’indice PMI se replie en effet à un plus bas de 19 mois en Allemagne et de 15 mois en Italie.

Le ralentissement de l’expansion reflète un affaiblissement de la hausse des nouvelles affaires. Si elle reste soutenue, la croissance du volume des nouvelles commandes fléchit à un plus bas de 15 mois. Ce ralentissement touche tant le secteur manufacturier (plus faible hausse des ventes depuis 17 mois) que celui des services (croissance des nouveaux contrats à un plus bas de 8 mois).

Les entrées de nouvelles commandes restent suffisamment importantes pour créer des contraintes de capacité comme en témoigne la nouvelle accumulation du travail en attente. Cette hausse des affaires en cours incitant les entreprises à augmenter leurs effectifs, l’emploi progresse pour le 42ème mois consécutif en avril. Le taux de création de postes se redresse en outre et continue d’afficher un de ses plus hauts niveaux des 10 dernières années.

L’emploi augmente dans l’ensemble des pays couverts, l’Irlande, l’Allemagne et la France enregistrant les plus fortes hausses d’effectifs en avril. Les taux de création de postes se redressent également dans l’ensemble de l’Eurozone à l’exception de l’Espagne.

Selon IHS Markit, malgré un niveau décevant compte tenu des taux d’expansion très élevés enregistrés en janvier, l’indice d’avril continue de signaler une forte croissance de l’Eurozone, les données de l’enquête étant conformes à une hausse trimestrielle du PIB de l’ordre de 0,5-0,6%. Par ailleurs, le marché de l’emploi reste très dynamique, le taux de création de postes atteignant dans le secteur des services son plus haut niveau depuis plus de 10 ans.

Pour la France, l’indice final IHS Markit composite se redresse de 56,3 en mars à 56,9 en avril. Dans l’ensemble du secteur privé, la croissance du volume des nouvelles affaires reste inchangée par rapport à mars, la croissance de l’activité des services s’appuie sur une 26ème hausse mensuelle consécutive du volume des nouvelles affaires et compense le ralentissement observé dans l’industrie manufacturière.

La solidité de la demande clients et l’augmentation de la charge de travail incitant les prestataires de services à recruter du personnel supplémentaire, l’emploi progresse pour le 16ème mois consécutif en avril. Le taux de création de postes se redresse par rapport à mars et atteint un niveau très proche du pic de plusieurs années enregistré en novembre dernier. La croissance de l’emploi s’accélère tant dans le secteur manufacturier que dans celui des services.

Le volume des affaires en attente augmente pour le 26ème mois consécutif dans le secteur des services, les entreprises du secteur Poste et Télécommunication signalant la plus forte accumulation du travail en cours.

Les prestataires de services français restent très optimistes quant à leur volume d’activité future, le degré de confiance restant stable par rapport à son niveau élevé du mois dernier. Les entreprises interrogées fondent principalement leurs perspectives de croissance sur la solidité de la conjoncture économique tant en Europe que dans le reste du monde.

La France continue d’aller bien, même si son PIB a fléchi au T1 comme celui de l’Eurozone (0,4% vs 0,7% au T4 2017). Ce fléchissement a été en partie causé par des facteurs temporaires, bien que l’investissement semble être resté à un haut niveau. La consommation a ralenti et les exportations semblent avoir été touchées par la force de l’€.

Par contre, la diminution du chômage continue : 3,4% vs 3,5% pour l’Allemagne, 8,8% vs 8,9% pour la France et 16,1% vs 16,2% pour l’Espagne.

Les indicateurs monétaires de la BCE confirment ce ralentissement au T1 avec la masse monétaire large M3 qui a ralenti de +4,2% en février à +3,7% en mars, au plus bas depuis le début de l’assouplissement quantitatif. La masse monétaire M1, qui prend en compte les éléments les plus liquides, reste positive mais recule plus fortement, ce qui correspond bien au ralentissement des ventes au détail (+7,5% vs +8,4%).

 

Aux États-Unis, très bon PMI IHS Markit à 56,5 en avril vs 55,6 en mars, au plus haut depuis septembre 2014, avec une croissance de la production et des nouvelles affaires, mais l’ISM est lui en recul à 57,3 vs 59,3 tout en restant à un niveau correspondant à une expansion solide. L’ISM montre des progrès continus élargis à l’ensemble des secteurs et non plus comme en 2017 une très forte expansion du secteur énergie. La demande demeure forte et les carnets de commandes sont au plus haut depuis mai 2004. La production rencontre des goulots d’étranglement qui freinent son activité et compte tenu des carnets, ceci va conduire les entreprises à investir davantage.

Le rapport sur l’emploi d’avril, publié vendredi, fait état d’un taux de chômage au plus bas (3,9%), de 164 000 créations de postes, avec des révisions de +30 000 pour février et mars et d’une hausse des salaires de 2,6% sur un an.

La très longue série (91 mois) des créations d’emplois reflète une reprise impressionnante du marché du travail. En dépit des turbulences sur les marchés financiers, des incertitudes sur le commerce international et des hausses des prix des intrants, le fait que les entreprises investissent et embauchent montre leur confiance dans les perspectives économiques.

 

A 52,3 en avril, le Caixin China composite PMI progresse un peu par rapport à mars (51,8), tant pour ce qui est de l’activité manufacturière que pour celle des services. Les affaires nouvelles et les créations de postes en hausse reflètent un renforcement de la demande, la confiance des entrepreneurs sur leurs perspectives à 12 mois est également en hausse.

 

Banques Centrales

L’inflation a reculé de façon inattendue en Eurozone. Elle est passée de 1,3% en mars à 1,2% en avril pour ce qui est de l’inflation faciale et de 1% à 0,7% pour ce qui est de l’inflation sous jacente (cad sans l’agroalimentaire, l’énergie, l’alcool et le tabac). En conséquence il faut s’attendre à ce que la BCE ne normalise sa politique monétaire que très lentement. Elle devrait prolonger ses achats d’actifs jusqu’en décembre et attendre jusqu’en septembre 2019 pour relever le taux des dépôts.

Aux États-Unis au contraire, l’inflation PCE sous jacente a progressé de 0,2% m/m en avril et de 1,9% sur un an vs 1,6% en mars, tout proche de l’objectif de la Fed déjà dépassé par l’inflation headline. L’inflation continue son accélération avec une hausse de 2,6% sur 3 mois annualisés et de 2,3% sur 6 mois annualisés ;

Aussi, même si la banque centrale américaine a laissé ses taux directeurs inchangés lors de la réunion des 1-2 mai du FOMC, à 1,5-1,75%, ce qui était attendu, le compte rendu de ce meeting reflète l’attente d’une inflation plus élevée. En conséquence nous attendons toujours une hausse de 0,25% de ses taux directeurs lors de sa réunion de juin puisque désormais le comité s’attend à ce que l’inflation évolue autour de 2%, ce qui est son objectif.

 

122 groupes sur les 600 de l’indice européen STOXX ont publié leurs chiffres du T1. Pour les résultats, ils sont légèrement meilleurs qu’attendu, 44% des entreprises ont fait mieux et 37% moins bien. Déception pour les CA avec 47% qui font mieux et 52% qui font moins bien. En termes sectoriels les bonnes surprises sont le fait des Produits de base, des Financières, de la Santé, de la Technologie et des Télécoms et les mauvaises de la Consommation Cyclique et Non Cyclique et des Industrielles. Le facteur de surprise est +2,8%.

Aux États-Unis, où 60% des entreprises du S&P500 ont publié leur T1, 80% des groupes ont fait mieux qu’attendu pour les BPA vs 14% moins bien. Le facteur de surprise est élevé +7,4%. Bonnes surprises également sur les CA avec 75% qui ont fait mieux qu’attendu.

A ces chiffres américains et européens on mesure le poids du Forex.

Nos fonds ont bien accompagné la hausse des marchés cette semaine. FCP Mon PEA a même fait mieux et a maintenant un peu d’avance sur le CAC40NR depuis le début de l’année.

Deux mouvements à signaler sur Erasmus Micro Cap Euro : la vente du distributeur allemand de boissons Berentzen Group et l’achat du producteur de films et séries français Mediawan.

Le consensus des prévisions bénéficiaires JCF/FactSet sur le Stoxx600 européen est de +7,7% pour 2018 et de +9,1% pour 2019. Aux États-Unis et pour le S&P500 les attentes sont à +17,9% pour 2018 et à +8,2% pour 2019.

Il faut noter pour l’Europe de fortes révisions négatives sur 1 et 3 mois pour les secteurs aéronautique-défense et distribution et les fortes révisions positives de l’énergie, du papier, des métaux et du luxe.

Jean-François GILLES

Président du Directoire d’Erasmus Gestion

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