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Les vaccins suscitent de l’espoir pour 2021

Il convient d’être prudent pour tout ce qui a trait à la pandémie.

Il n’en demeure pas moins que les approbations rapides des vaccins Pfizer BioNTech en Grande-Bretagne, au Canada et aux États-Unis et celles qui devraient suivre des vaccins des vaccins Moderna et Oxford/Astra Zeneca sont une bonne surprise.

Il semble de plus en plus probable que les pays développés pourront vacciner une proportion significative de la partie de leurs populations la plus vulnérable dès le début de l’an prochain. En conséquence ces pays pourraient lever dès mars/avril de façon significative les mesures de distanciation sociales mises en place et ce de façon permanente.

Si cette hypothèse se révèle exacte, cela devrait entrainer un mini boom de ces économies. C’est ce qui provoque de nouvelles révisions à la hausse des perspectives de croissance pour 2021 et 2022 et c’est aussi ce qui explique la très bonne résistance des marchés financiers aux mauvaises nouvelles.

Cette lumière au bout du tunnel permettra aux gouvernements d’alléger quelques unes des mesures exceptionnelles de soutien mises en place cette année et leur relai devra être pris par le secteur privé. C’est un moment nécessaire mais délicat du déroulement de la phase de reprise. Aussi, si la probabilité d’une économie plus forte en 2021 a augmenté, il reste encore des étapes délicates pour y arriver.

En attendant cependant les révisions des prévisions de croissance à la hausse se multiplient.

Cette semaine nous rapportons celles, significatives, d’Oxford Economics.

Le bureau d’études britannique, après un déclin de 4% en 2020 du PIB mondial, relève sa prévision pour 2021 de 4,9 à 5,2%.

Les États-Unis connaîtraient en 2021 une croissance de 4,3% après -3,4% en 2020 et 2,2% en 2019.

C’est la Chine qui traverserait la meilleure séquence : 6,1 % en 2019, 2,0% en 2020 et 7,8% en 2021.

Le Japon connaîtrait aussi une embellie mais ne retrouverait qu’à la mi 2023 son niveau d’activité de 2019 : 2020 -5,4%, 2021 2,7%, 2022 2,4% et 2023 1,4%.

L’Eurozone est également revue à la hausse, après 1,9% en 2019, -6,9% en 2020, 2021 est rehaussé de 4,3 à 4,7% et 2022 est attendue à 4,6%.

Au sein de l’Eurozone, la France, un des pays les plus touchés en 2020, toutefois revu de -9,3 à -9,1%, serait aussi l’un de ceux qui connaîtraient la plus vive reprise, 6,2ù en 2021 et 4,8% en 2022, 2019 était à 1,5%.

Dans le même temps qu’Oxford Economics, la publication du bureau d’études allemand Sentix, enquête à laquelle Erasmus Gestion contribue, s’envole. Patrick Hussy, managing director, commente : »Les rubriques perspectives des indices Sentix « are going through the roof » les unes après les autres. Les perspectives sont à leur plus haut historique pour sept zones : Globale, États-Unis, Asie hors Japon, Japon, Europe de l’Est, Allemagne et Autriche. L’Asie hors Japon, les États-Unis, l’Europe de l’Est et l’Allemagne progressent d’environ 10 points pour les perspectives à 6 mois. La situation actuelle s’améliore aussi mais à un rythme plus lent. Ce bond surprenant repose sur l’espoir que la pandémie du corona pourra bientôt être sous contrôle grâce aux vaccins. Ce qui devrait en découler ressemble à un boom. Le Sentix Global Aggregate s’élève de 6,1 points, à son plus haut niveau depuis mai 2019. »

L’indicateur anticipé allemand ZEW reflète la même confiance des investisseurs, tant pour l’Allemagne que pour l’Eurozone, les investisseurs digèrent les nouvelles sur les vaccins et se focalisent sur l’amélioration des perspectives 2021. Cependant la situation actuelle est moins brillante et l’immédiat reste challenging avec la forte hausse du nombre de cas.

Le commerce extérieur français s’est redressé en octobre avec une hausse des exportations de 3,3% et une hausse des importations de 1,2%. Ainsi le déficit extérieur de la France s’est réduit de 5,6MM€ en septembre à 4,8 en octobre, quasiment au même niveau qu’en février (4,7).

Bonne surprise aussi le 10 décembre avec une production industrielle française en croissance plus rapide qu’attendu à 1,6%, tirée par l’énergie et les utilities. Les productions industrielles de l’Allemagne et de l’Espagne ayant également été de bonnes surprises, cela confirme que l’industrie de l’Eurozone est entrée dans le nouveau confinement dans une position relativement forte qui devrait limiter le recul pour la fin de l’année et permettre d’aborder 2021 dans de meilleures conditions.

Pour l’Eurozone, le grand rendez-vous de la semaine était le Conseil de la BCE  des 9 et 10 décembre. La banque centrale a délivré ce qui était attendu. Ceci montre la détermination de la BCE à se servir de son bilan agressivement si nécessaire au moins pour les 15 prochains mois.

La décision de programmer une extension de 3 tours supplémentaires de Targeted Longer-Term Refinancing Operations (TLTRO) en des termes qui sont plus généreux aussi longtemps que les banques peuvent étendre leurs prêts aux entreprises était attendue. Et l’augmentation de 500MM€ de la taille du Pandemic Emergency Purchase Programme (PEPP) de 1,35MMM€ à 1,85MMM€ est en ligne avec le consensus comme l’extension de sa durée jusqu’à au moins mars 2022 et le réinvestissement du principal des remboursements jusqu’à au moins la fin 2023.

L’enveloppe du PEPP est maintenant suffisante pour qu’il dure au moins jusqu’en janvier 2022 et plus longtemps si, comme il le semble, les achats mensuels seront un peu plus faibles l’an prochain.

La BCE s’est sans doute montrée trop prudente dans ses prévisions de croissance, mais nous ne saurions lui reprocher.

Au contraire, et comme d’habitude, il nous semble qu’elle s’est montrée trop optimiste en terme d’inflation en affichant une prévision de 1,4% pour 2023. Comme ça fait 20 ans qu’elle se trompe sous la pression des allemands, nous sommes habitués.

Mme Lagarde a étonné en n’abordant pas le sujet de la hausse de l’€. Les opérateurs de marché en ont conclu que la BCE juge que le mouvement actuel n’a pas encore atteint un seuil d’alerte.

Nous n’avons pas retenu cette semaine beaucoup de données non européennes.

Une bonne surprise aux États-Unis avec l’University of Michigan consumer sentiment meilleur que prévu à 81,4 vs 76,9 et des attentes à 76,0, La situation actuelle progressant de 4,8 pts et les perspectives de 4,2.

Pour la Chine, les exportations du mois de novembre s’établissent à un plus haut historique, ses partenaires rattrapant peu à peu le décalage dû au Covid-19. Les importations se sont également bien tenues. Logiquement les réserves de change ont aussi progressé à 3 178MMM$ en novembre vs 3 128 en octobre.

La bonne tenue des marchés ne peut se justifier que par un fort rebond des résultats des entreprises en 2021. A ce jour et pour le Stoxx600, le consensus des prévisions FactSet attend un recul des BPA de 41,5% en 2020, suivi d’un rebond de 56,5% en 2021, ce qui laisserait les résultats 2021 8,4% sous leur niveau de 2019. Dès lors la hausse des marchés européens ne peut se justifier que par des taux plus bas, ce qui est le cas.

Pour le S&P500 américain, la situation est différente, mais pas forcément meilleure : après un recul de 20,5% en 2020, les résultats 2021 progresseraient de 25,9% ce qui les ramènerait à leur niveau de 2019. Mais les taux ont moins baissé aux États-Unis qu’en Eurozone et ils sont vraisemblablement appelés à se redresser plus rapidement alors que le S&P se paye 22,3X les BPA 2021 contre 18,6X pour le Stoxx600.

Les flux selon EPFR Global sont toujours favorables aux fonds actions avec un record de 140MM$ de souscriptions au cours des 6 dernières semaines, l’Europe étant elle-même en collecte positive et bénéficiant en outre de la collecte très positive des fonds internationaux.

Sur la semaine, les marchés clôturent en baisse : S&P -2,7%, Nasdaq -3,2%, Stoxx -1,0%, EuroStoxx -1,5%, CAC -1,8%, DAX -1,4%, Nikkei -0,4% et Shanghai SE -2,8% avec le Bund en baisse de 8,9bp à -0,64% et le 10 ans US de 6,6bp à 0,90%, stabilité de l’€/$.

Sur le Stoxx, le secteur Chimie surperforme le marché à +1,2% notamment tiré par la bonne dynamique de Covestro (dans Mid Cap) +6,9%, comme les secteurs HPC +0,7% et Agro-Alimentaire +0,5%. Le secteur bancaire -6,2% enregistre la pire performance de la semaine pénalisé par des rumeurs indiquant que la BCE ne suspendra pas le ban sur le versement des dividendes à quelques exceptions près pour les banques les plus solides et avec un payout inférieur à 20% ; à la traîne également la Distribution -4,1ù et l’Automobile -2,9%.

Sur la semaine comportement correct pour FCP Mon PEA et Erasmus Mid Cap Euro alors qu’une fois de plus Erasmus Small Cap Euro fait une performance brillante avec une forte avance sur le MSCI Small EMU, son indice de référence. Ces bonnes performances sont d’autant plus remarquables que nos trois OPCVM détiennent l’entreprise Solutions 30, attaquée par Muddy Waters (-23,16%), mais Mid et Small Cap détiennent aussi Hello Fresh (+28,24%) et d’Ieteren (+16,07%).

Aucun mouvement à signaler !

Jean-François GILLES

Président du Directoire d’Erasmus Gestion

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