image point bourse

Les perspectives s’améliorent

Lentement certes, et, logiquement, le ralentissement qu’a connu le secteur manufacturier se propage au secteur des services au moment où des signes d’amélioration apparaissent pour le premier.

C’est un enchaînement cohérent avec les expériences passées et il a cette semaine permis aux indices boursiers d’offrir une bonne résistance aux risques que représente le corona virus.

Sur ce dernier point, l’expérience est plus réduite : le SRAS, sa pertinence, une interrogation. A suivre donc en étant prêts à s’adapter.

Les données de l’indice PMI Flash Composite IHS Markit pour l’Eurozone de janvier signalent une stagnation de la croissance, entravée par la faiblesse continue des nouvelles affaires. L’estimation flash s’établit à 50,9, toujours son niveau le plus faible depuis 6 ans et demi environ.

La croissance globale s’est de nouveau appuyée sur les bonnes performances du secteur des services ; dans l’industrie manufacturière en revanche, la baisse de la production s’est poursuivie, mais à son rythme le plus faible depuis 5 mois.

La faiblesse actuelle de la croissance reflète l’atonie des ventes des entreprises, le volume des nouvelles affaires ayant augmenté en janvier pour un 2ème mois consécutif mais à un rythme toujours marginal. Les carnets de commandes des fabricants, y compris les ventes à l’export, semblent toutefois s’orienter vers une stabilisation, affichant leur plus faible contraction depuis novembre 2018.

Malgré une croissance toujours morose de l’activité et des nouvelles affaires, l’optimisme des entreprises s’est renforcé au cours du mois, les perspectives d’activité ayant en effet atteint un sommet de 16 mois en janvier. Cette amélioration repose principalement sur une 5ème hausse mensuelle consécutive de la confiance dans le secteur manufacturier, les fabricants anticipant une reprise progressive de la croissance après la forte contraction enregistrée ces derniers mois.

La confiance des entreprises quant à leur volume d’activité à 12 mois a favorisé de nouvelles créations de postes en janvier, la croissance de l’emploi s’étant renforcée par rapport à décembre. Les fabricants ayant de nouveau réduit leurs effectifs, la hausse de l’emploi est toutefois restée modeste. Parallèlement, l’accroissement de la capacité opérationnelle des entreprises s’est traduit par une nouvelle baisse du volume du travail en attente.

Les deux principales économies de l’Eurozone ont débuté l’année sur des bases solides, la croissance des volumes combinés de l’activité française et allemande ayant atteint un sommet de 5 mois. L’enquête met notamment en évidence des signes de reprise économique en Allemagne, l’activité ayant augmenté pour un 2ème mois consécutif outre-Rhin, portée par la 1ère hausse des nouvelles affaires depuis juin 2019. Cette amélioration de la conjoncture allemande a reposé sur une hausse accrue de l’activité de services ainsi que sur un ralentissement de la baisse de la production manufacturière.

En France, le dynamisme de l’économie s’est maintenu en janvier, l’activité et les nouvelles affaires ayant augmenté pour un 10ème mois consécutif. Affaibli toutefois par un ralentissement de la croissance des services (grèves ?), les taux d’expansion se sont repliés par rapport à décembre.

La conjoncture s’est affaiblie en revanche dans le reste de l’Eurozone. La croissance de l’activité s’y est en effet repliée à un creux de 6 ans et demi, proche de la stagnation. De fait le volume des nouvelles affaires est resté identique à celui de décembre et les entreprises interrogées n’ont signalé qu’une très faible augmentation de leurs effectifs.

La publication de deux indicateurs nationaux conforte les résultats de l’enquête Markit.

Mardi, le ZEW allemand est sorti en fort rebond, tant pour la situation actuelle, -9,5 vs -19,9 en décembre et des attentes à -13,5, que pour les perspectives, 26,47 vs 10,7 et des attentes à 15. Les attentes sont maintenant à leur plus haut niveau depuis juillet 2015. L’enquête sur l’Eurozone reflète les mêmes améliorations et dans les deux cas les perspectives se situent désormais au-dessus de leur moyenne de long terme de 18,4 pour l’Allemagne (depuis 1992) et de 22,2 pour l’Eurozone (depuis 1999).

L’enquête de l’INSEE sur le climat des affaires en France est quasi stable à 104, l’indicateur baisse d’un point mais reste largement au-dessus de sa moyenne de longue période.

Le climat des affaires perd 4 pts dans le commerce de détail et 2 dans le commerce de gros, il reste stable dans les services et le bâtiment et gagne 2pts dans l’industrie. Dans tous les secteurs il atteint ou se situe au-dessus de sa moyenne. Si le climat de l’emploi se dégrade et perd 2 pts, à 105 il reste nettement au-dessus de sa moyenne. 

En janvier, l’IHS Markit Flash US Composite PMI, à 53,1 vs 52,7 en décembre, indique une croissance de l’activité en accélération et au plus haut depuis mars dernier. Ce rebond a été causé par une forte croissance de l’activité des services alors que la production manufacturière restait inchangée. Cependant les deux secteurs enregistrent un ralentissement des commandes et un recul des commandes à l’exportation.

L’emploi continue de progresser, modestement dans l’industrie, mais au rythme le plus rapide depuis juillet 2019 dans les services.

Les ventes de maisons existantes ont progressé aux États-Unis de 3,6% m/m en décembre, au rythme annualisé de 5,54 millions, soit une progression de 10,8% sur un an. En moyenne annuelle les ventes 2019 sont à 5,34 millions, comme en 2018, mais l’année 2020 est abordée sur un fort momentum du fait du recul des taux hypothécaires. Cette situation va tirer des achats de biens d’équipement des ménages pour la période à venir. 

Le Netherlands Bureau for Economic Policy Analysis estime que le commerce mondial en volume a reculé de 0,6% m/m en novembre, ce qui conduit à un déclin annuel de -1,1%, pour le 6ème mois consécutif. C’est la plus mauvaise performance depuis 2009 qui prolonge la période où le volume du commerce mondial est plus faible que la croissance mondiale, ce qui constitue économiquement une anomalie.

En dépit d’inquiétudes significatives sur l’Iran au début de l’année et aujourd’hui de la diffusion du corana virus, le flux des données publiées appuie notre analyse que le recul du commerce et de la production industrielle devraient atteindre leurs planchers au T1 ou au T2. Nos analyses nous conduisent toujours à prévoir une reprise graduelle au S2 qui rapprochera progressivement la croissance de l’Eurozone de sa croissance potentielle de 1,5%.

En attendant, T1 et T2 reposeront largement sur les gains de pouvoir d’achat des ménages, hausse de l’emploi et des salaires, et de leur propension à consommer. 

Sur la semaine, les marchés clôturent en baisse : S&P500 -1%, Nasdaq -0,85%, Stoxx600-0,2%, EuroStoxx50 -0,8%, CAC40 -1,3%, DAX30 -0,4%, Nikkei 225 -0,9% et Shanghai SE -3,2% avec le Bund en baisse de 12 bp à -0,34% et le 10 ans US de 13bp à 1,68%. L’€, à 1,10245, se déprécie de 0,65% face au $.

Pour le Stoxx600 européen, les secteurs cycliques ont été les plus affectés par ce recul : Automobile -3,9%, Matériaux de Base -3,3% ainsi que Voyages & Loisirs -2,5% (corona virus). Ce sont logiquement les secteurs les plus défensifs qui ont servi de refuge : Utilities +3,2%, Immobilier et Services Financiers +1,5%.

Nos fonds ont fait preuve d’une belle résistance cette semaine et grappillent un peu d’avance sur leurs indices de référence, en particulier Erasmus Small Cap Euro ; Hugo, sans doute stimulé par ce qui précède, en a profité pour effectuer quelques achats : Ekinops, spécialiste français de la conception, du développement et de la commercialisation de solutions de télécommunication ouvertes et interopérables, destinées aux opérateurs et aux entreprises, Solaria Energia, entreprise espagnole du secteur des énergies renouvelables : centrales solaires, thermiques, photovoltaïques et éoliennes et Washtec AG, spécialiste allemand de solutions de lavage pour véhicules.

Le consensus des prévisions bénéficiaires JCF/FactSet sur le Stoxx600 européen attend une croissance annuelle de +0,9% pour 2019, consensus révisé à la baisse, et de +9,8% pour 2020, révisions à la hausse cette fois. Pour le S&P500 américain, la croissance annuelle 2019 est attendue à +1,6% et elle a été révisée à la hausse à la ; suite des premières publications alors que les attentes sont à +6,4% pour 2020.

Bonne semaine à tous.

Jean-François GILLES

Président du Directoire d’Erasmus Gestion

Articles similaires

image point bourse
21 septembre 2021

L’inflation : une menace ?

image point bourse
14 septembre 2021

Poursuite de la reprise