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Bonne année ?

L’année 2019 s’est terminée sur le même contraste que celui qu’elle a connu au cours des 12 derniers mois : l’activité ralentit, les marchés montent.

En effet, les rares publications de ces derniers jours confirment pour l’Europe, accentuent pour les États-Unis, la faiblesse économique du moment sans que cela empêche les places boursières d’établir de nouveaux records.

Voici notre lecture des derniers événements.

Si les dernières publications semblent indiquer que l’Eurozone doit avoir éviter un affaiblissement supplémentaire au T4, elles ont confirmé que l’économie a atteint un plancher.

Après un plus haut de 3 mois en novembre, l’indice PMI final IHS Markit manufacturier s’est replié en décembre. Fléchissant de 46,9 à 46,3, il s’inscrit sous la barre du 50,0 du sans changement pour un 11ème mois consécutif tout en affichant un niveau légèrement supérieur à sa dernière estimation flash (45,9). A 46,4 la moyenne du T4 reste inchangée par rapport au plus bas de 7 ans enregistré au trimestre précédent, soulignant la faiblesse persistante de la conjoncture manufacturière.

A l’échelon sectoriel, la conjoncture s’est dégradée dans les secteurs des biens intermédiaires et des biens d’équipement, ces deux sous secteurs continuant de signaler de fortes contractions en décembre. En revanche, celui des biens de consommation a enregistré une croissance marginale pour la 1ère fois depuis août.

Les performances des entreprises manufacturières se sont dégradées dans la quasi totalité de la région en décembre, l’indice PMI affichant un repli dans 7 des 8 économies étudiées, tandis qu’il est resté inchangé par rapport à novembre en Autriche. Grèce 53,9, France 50,4 (flash 50,3), Irlande 49,5, Pays-Bas 48,3, Espagne 47,4, Italie 46,2, Autriche 46,0 et Allemagne 43,7 (flash 43,4).

L’Allemagne s’est de nouveau inscrite en queue de classement tandis que l’Italie et les Pays-Bas ont enregistré leur plus forte contraction depuis plus de 6 ans et demi. La croissance s’est en revanche poursuivie à un rythme soutenu en Grèce tandis qu’elle est restée marginale en France.

Les volumes de l’activité et des ventes ont de nouveau fortement diminué en décembre. La production de l’Eurozone a reculé pour un 11ème mois consécutif, le taux de contraction affichant son plus haut niveau depuis 81 mois tandis que la baisse des nouvelles commandes s’est accélérée au cours du mois, ce malgré le plus faible recul des exportations observé depuis le début de l’année.

La baisse de la demande a permis aux fabricants de réduire leurs arriérés de production, le volume du travail en cours a ainsi reculé pour un 16ème mois consécutif. Les excédents de capacité ont par ailleurs incité les fabricants à supprimer des postes. L’emploi a ainsi reculé pour un 8ème mois consécutif, le taux de contraction atteignant son plus haut niveau depuis le début de la collecte des données en 2013. Conformément à la tendance récemment observée, s’est en Allemagne que les répondants ont signalé les plus fortes réductions d’emplois tandis que les effectifs ont fortement augmenté en Grèce et qu’ils sont restés stables en France.

La détérioration générale de la conjoncture manufacturière en Eurozone se reflète également dans les reculs des activités achats et des stocks des fabricants. Le volume des achats a en effet diminué pour un 13ème mois consécutif tandis que les baisses des stocks d’achats et de produits finis se sont poursuivies.

La faiblesse de la demande des intrants s’est traduite par une diminution des délais de livraison, la 10ème mensuelle consécutive. Le taux d’amélioration de la performance des fournisseurs s’est redressé à un niveau historiquement élevé en fin d’année.

Cependant, l’optimisme des fabricants s’est de nouveau renforcé en fin d’année 2019. Après avoir chuté à un creux de plus de 6 ans et demi en août, le degré de confiance s’est redressé à un plus haut de 6 mois en décembre. Les perspectives d’activité se sont améliorées dans l’ensemble de la région à l’exception de la France et de la Grèce

Les États-Unis à leur tour enregistrent de plein fouet le ralentissement manufacturier ;

L’ISM (Institute for Supply Management) US Manufacturing Sentiment Index a chuté plus qu’attendu en décembre, de 0,9 pt à 47,2 (consensus 49,0), son niveau le plus faible depuis juin 2009 et son 5ème mois consécutif de contraction  (indice sous 50).

Ceci suggère 1) que le ralentissement industriel a accéléré son rythme de contraction en décembre, 2) qu’un rebond n’est pas pour demain et qu’il ne sera vraisemblablement pas spectaculaire.

Les détails de l’enquête reflètent une faiblesse étonnante : pour le 4ème mois consécutif moins de la moitié des secteurs sont en croissance (3 sur 18 !), 5 sur 10 des sous indices reculent et 8 sur 10 sont en territoire négatif. Le recul de 5,9 pts des sous indices production, à 43,2, est particulièrement préoccupant car il reflète une contraction massive de l’activité des usines.

Les répondants font dans leurs commentaires état de leur pessimisme, de la faiblesse de leurs carnets de commandes, d’une demande export atone et de la hausse de leurs stocks ;

A cette situation qui affecte particulièrement les « blue collars » électeurs de Donald Trump, la meilleure réponse est sans doute l’accord de Phase 1 entre les États-Unis et la Chine. Et il n’est pas surprenant que le président américain envisage dès aujourd’hui un accord commercial de Phase 2 pour garder son électorat ouvrier. 

Même si la situation manufacturière est moins dégradée en Asie, celle-ci n’est pas épargnée.

Le Caixin China General Manufacturing PMI, à 51,5 en décembre, recule par rapport au 51,8 précédent, les nouvelles commandes sont à un plus bas de 3 mois et les exportations progressent à peine. La confiance à 12 mois est faible et les entreprises n’embauchent plus.

De même l’IHS Markit ASEAN Manufacturing PMI, s’il se redresse de 49,2 en novembre à 49,8, reste pour le 7ème mois consécutif en zone de contraction. Il est cependant au plus haut depuis mai et les nouvelles commandes repartent à la hausse.

Si la croissance manufacturière continue pour la Birmanie, les Philippines et le Vietnam, la Malaisie et la Thaïlande sont en stagnation alors que l’Indonésie et plus encore Singapour sont en récession manufacturière.

Le ratio de révision des prévisions de bénéfices s’améliore fin 2019 dans toutes les parties du monde tout en restant, partout aussi, en révisions négatives. Pour les États-Unis il passe de 0,69 à 0,88, pour le Japon de 0,71 à 0,88, pour l’Asie ex Japon de 0,68 à 0,73, pour les pays émergents de 0,70 à 0,73 et pour l’Europe de 0,55 à 0,65. Au sein de l’Europe, la France fait très bonne figure avec 0,90 vs 0,75 comme l’Italie 0,88 vs 0,85 alors que l’Espagne 0,54 vs 0,41, les Pays-Bas 0,52 vs 0,52 et l’Allemagne 0,50 vs 0,52, sont à la traîne.

Sur la semaine, les marchés clôturent en ordre dispersé : S&P500 -0,2%, Nasdaq +0,2%, Stoxx600 -0,3%, EuroStoxx50 -0,2%, CAC40 +0,1%, DAX30 -0,9%, Nikkei 225 -0,7% et Shanghai SE +2,5%, avec le Bund en baisse de 2,6bp à -0,28% et le 10 ans US de 8,8bp à 1,78%. L’€ est flat face au $.

Dans le Stoxx600, le secteur Pétrole & Gaz enregistre la meilleure performance de la semaine (+1,2%) porté par la hausse des cours du pétrole alors qu’un des principaux chefs militaires iraniens a été tué à Bagdad lors de frappes aériennes. Le WTI a gagné 2,14% et le Brent 2,67% le 03/01. En hausse aussi l’Immobilier +0,6ù et les Banques +0,5%. A l’inverse, recul des secteurs cycliques comme Chimie -1,4%, Automobile -1,3% ou Biens et Services Industriels -0,9%.

Nos fonds font tous une bonne semaine, modestement au-dessus de leurs indices.

Arbitrage au sein de FCP Mon PEA Sanofi qui semble engager une profonde réorientation stratégique remplace Bouygues. Hugo pour Erasmus Small Cap Euro a cédé l’italien Fine Foods & Pharmaceuticals NTM ainsi que la société française de jeux vidéos Focus Home InterActive et Aymeric pour Erasmus Mid Cap Euro a réalisé un nouvel investissement en Finlande en achetant Wärtsilä  Oyj qui propose des produits innovants pour l’industrie maritime et celle du pétrole et du gaz.

Bonne semaine et bonne année à tous.

Jean-François GILLES

Président du Directoire d’Erasmus Gestion

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