image point bourse

Soulagement

Après l’accord américano-chinois et le vote britannique, les investisseurs sont soulagés.

Cependant les indices PMI Markit publiés la semaine dernière nous rappellent que le redressement sera lent, marqué sans doute au fil des mois par des chiffres qui soulèveront quelques inquiétudes.

Selon nos analyses, le creux manufacturier sera atteint au T1 2020 avant une accélération graduelle au cours des trimestres suivants. Si c’est le cas, une croissance de l’Eurozone de +0,2% au T1, +0,3% au T2 et un S2 modestement plus haut, avec une inflation faible et des taux d’intérêt à l’avenant, sera suffisante pour soutenir les marchés boursiers.

Soutenir mais pas propulser 25% plus haut !

L’estimation flash de l’indice PMI Composite IHS Markit de l’Eurozone, inchangé à 50,6, met en évidence une stagnation de la croissance en décembre. L’activité a enregistré au T4 2019 sa plus faible expansion depuis le S2 2013, début de la reprise économique de la région. Parallèlement, les créations d’emplois ont ralenti, les entreprises signalant la plus faible hausse de leurs effectifs depuis 5 ans.

C’est sur la France qu’a de nouveau reposé la croissance de l’Eurozone, l’économie allemande restant ancrée dans une légère contraction entretenue par un renforcement de la récession industrielle. Dans le reste de la région, la croissance a continué d’afficher son plus bas niveau des 6 dernières années.

Les nouvelles affaires ont en revanche repris une tendance haussière après avoir reculé au cours des 3 derniers mois. Cette augmentation de la demande n’a toutefois été que marginale et insuffisante pour empêcher un nouveau repli des affaires en attente. Le travail en cours a en effet reculé pour le 10ème  mois consécutif mais, son taux de contraction est à son plus faible niveau depuis 6 mois.

Si la croissance de l’emploi s’est poursuivie en décembre, elle a affiché son rythme le plus faible depuis novembre 2014.

Ce ralentissement des créations de postes reflète aussi la faiblesse des perspectives d’activité à 12 mois. En effet, si la confiance des entreprises s’est redressée par rapport au creux enregistré à la fin de l’été dernier, elle continue d’afficher un de ses plus bas niveaux depuis 2013.

La faiblesse de la croissance de l’Eurozone a de nouveau reflété les difficultés du secteur manufacturier, la production ayant enregistré son 11ème repli mensuel consécutif et le plus important depuis octobre 2012. Les nouvelles commandes ont diminué pour un 15ème mois consécutif, le taux de contraction se renforçant de nouveau après avoir fléchi au cours des deux mois précédents. Cette phase de baisse a par ailleurs incité les fabricants à accélérer les suppressions de postes, les effectifs reculant pour un 8ème mois consécutif et affichant leur plus fort repli depuis octobre 2012.

Les données relatives au secteur des services ont été bien plus positives. L’activité et les nouvelles affaires ont en effet enregistré leur plus forte croissance depuis août dernier.

Les données par pays indiquent un 4ème repli mensuel consécutif en Allemagne, mais marginal car un renforcement de la croissance des services a contrebalancé une accélération de la baisse de la production manufacturière. Le rythme d’expansion des services accélère et atteint un sommet de 4 mois. Les perspectives économiques allemandes semblent s’éclaircir, la confiance des entreprises quant à un accroissement de leur activité dans les 12 prochains mois est à son plus haut niveau depuis juin dernier tandis que les nouvelles affaires ont affiché leur plus faible repli depuis juillet dernier.

La France a continué d’afficher des performances supérieures à celles de son voisin allemand. L’activité a augmenté pour un 9ème mois consécutif, ce qui a permis aux entreprises françaises de réaliser leur meilleur trimestre de l’année 2019. Toutefois, si la croissance s’est accélérée dans les services, la production manufacturière a quasiment stagné au cours du mois.

L’indicateur allemand IFO du climat des affaires est sorti meilleur qu’attendu à 96,3, un plus haut de 6 mois, vs 95,1 en novembre, mais toujours sous la barre des 100.

L’amélioration provient tant de la situation actuelle (98,8 vs 98,0) que des perspectives (93,8 vs 92,3). Si le manufacturier (-5,0 vs -5,8) reste à la cave, les services accélèrent (21,3 vs 17,4) alors que la construction ralentit mais à un bon niveau (17,9 vs 20,3).

L’indicateur de climat des affaires de l’INSEE pour la France est stable. En décembre il se situe à 106, bien au-dessus de sa moyenne de longue période (100).

Comparé au mois précédent, le climat des affaires gagne 2 points dans le commerce de détail et un point dans les services. Il est stable dans l’industrie et le bâtiment. Dans tous les secteurs, le climat des affaires est au-dessus de sa moyenne de longue période.

Le climat de l’emploi, à 106, reste aussi nettement au-dessus de sa moyenne de longue période et l’indicateur de retournement pour l’ensemble de l’économie reste dans la zone indiquant un climat conjoncturel favorable. 

L’IHS Markit flash US Composite PMI accélère à un plus haut de 5 mois (52,2 vs 52,0). Les nouvelles commandes progressent, tant dans les services que dans le manufacturier, ce qui conduit les entreprises à accroître les recrutements, en particulier dans les services où le travail en attente se situe à un niveau élevé. En conséquence, la confiance des répondants à 12 mois se situe à son meilleur niveau depuis juin.

Les mises en chantier ont fortement augmenté en novembre, amenant la moyenne du T4 à 1 344 000 habitations en rythme annuel, ce qui serait, et de loin, la meilleure performance de ce cycle d’expansion.

Depuis juin, les taux de crédit hypothécaire sont repassés sous les 4%, ce qui a solvabilisé de nouveaux acquéreurs d’autant que simultanément la hausse des prix immobiliers ralentissait.

L’indicateur de sentiment de la NAHB (National Association of Home Builders) , à 76 en décembre, est au plus haut depuis plus de 20 ans et le momentum se renforce. 

Un mot sur un indicateur que je n’ai pas encore utilisé dans cette lettre : l’indice d’incertitude économique globale construit par PolicyUncertainty.com à partir des infirmations recueillies dans les journaux des 20 pays ayant le poids économique le plus important.

Les entreprises investissent lorsqu’elles sont raisonnablement confiantes dans l’avenir. La visibilité sur les politiques économiques est un élément clef de cette confiance.

Après l’élection de Donald Trump en 2016 et le référendum au Royaume-Uni, l’indice d’incertitude a fortement monté fin 2016 et au S1 2017, puis il est revenu au niveau du début 2016 au début 2018. Il est reparti à la hausse en mars 2018 pour atteindre un pic en août 2019. Depuis lors il diminue mais se situe encore bien au-dessus de ses niveaux de 2014, 2015, débuts 2016 et 2018.

Nous suivrons son évolution avec attention car la continuation du mouvement engagé en août peut être un soutien significatif aux marchés.

Sur la semaine les marchés clôturent en hausse : S&P500 +1,7%, Nasdaq +2,1%, Stoxx600 +1,5%, EuroStoxx50 +1,4%, CAC40 +1,7%, DAX30 +0,3%, Nikkei225 -0,9% et Shanghai SE +1,2% avec le Bund en hausse de +3,7bp à -0,254 % et le 10 ans US de +8,9bp à 1,917%. L’€ se déprécie face au $ de -0,43% à 1,1079.

Parmi les secteurs du Stoxx600, l’Automobile -0,9% sur la semaine) affiche la seule performance négative suite à une étude sur la chute à venir de la production automobile allemande, Valeo qui s’est montré plus prudent sur la génération de FCF en 2019, avec des prévisions inférieures à la guidance et au consensus, baisse de -6,1%. Les secteurs défensifs clôturent la semaine en tête avec les Utilities et l’Agro Alimentaire (+2,8%) et la Santé (+2,7%).

Nos fonds suivent la hausse des marchés, mieux même pour FCP Mon PEA qui reprend un peu de son retard.

Un seul mouvement à signaler, l’entrée en portefeuille pour FCP Mon PEA de Neoen, spécialiste des énergies nouvelles. 

Il n’y aura pas de lettre hebdo la semaine prochaine, aussi je vous souhaite à tous une fin d’année excellente et vous donne rendez-vous début janvier pour une année 2020 d’aventures passionnantes à coup sûr, profitables je l’espère.

Bonne semaine à tous.

Jean-François GILLES

Président du Directoire d’Erasmus Gestion

Articles similaires

image point bourse
21 septembre 2021

L’inflation : une menace ?

image point bourse
14 septembre 2021

Poursuite de la reprise