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Et maintenant ?

Les deux grands rendez-vous de la fin 2019 sont désormais derrière nous, leurs résultats sont connus.

Qu’est-ce que cela change ?

Même si des étapes sont encore à franchir au cours de 2020, les investisseurs et les entreprises peuvent prendre en compte maintenant dans leurs décisions une visibilité qui, à défaut d’être parfaite, c’est bien améliorée.

Logiquement cela devrait se traduire dans leurs stratégies d’investissement par un niveau de risque plus important et donc une augmentation de la pondération des actions.

Soulagement aussi pour les entreprises, moins déterminant toutefois car les inconnues restent élevées pour déterminer la localisation de leurs investissements.

Leur accélération restera donc modeste et progressive mais le retour à la confiance, à l’optimisme, plus significatif.

Le parti conservateur de Boris Johnson a gagné une large majorité de sièges au parlement britannique et le Brexit va donc désormais prendre forme. Le premier ministre va présenter sans doute d’ici janvier 2020 l’accord provisoire qu’il a passé avec la Commission Européenne au parlement. Il devrait être voté sans difficultés.

Dans le même temps le nouveau gouvernement devrait mettre en œuvre la nouvelle politique budgétaire conservatrice : plus de dépenses, plus de déficit et plus d’emprunts, ce qui pourrait entraîner une accélération de l’investissement et de la consommation durant la 1ère moitié de l’année 2020. C’est l’étape facile.

La partie plus délicate commencera en parallèle avec, au cours de 2020 année de transition, les négociations avec la Commission Européenne d’une part, l’ensemble des pays tiers ayant des relations commerciales établies avec la Commission Européenne d’autre part, pour fixer les nouvelles règles commerciales entre la Grande-Bretagne et le reste du monde (taxes, libre-circulation ?).

Cette négociation sera difficile pour deux raisons. La première est une raison de fonds, sauf à accepter un large alignement sur la politique commerciale actuelle de la Commission Européenne, ce qui serait rogner largement sur l’esprit du Brexit, la remise en cause des circuits commerciaux et de sous traitance actuels serait beaucoup plus pénalisante pour la Grande-Bretagne que pour le continent européen.

La seconde raison est purement pratique : la Grande-Bretagne n’a pas, selon les spécialistes dont nous ne sommes pas, les ressources diplomatiques suffisantes pour mener de front les négociations avec la Commission Européenne et le reste du monde.

Les spécialistes pensent donc qu’il y a trois hypothèses possibles :

  1. Un haut degré d’alignement sur la politique commerciale européenne, que Boris Johnson peut sans doute obtenir en 2020 compte tenu de la dépendance des parlementaires à son égard.
  2. Une demande, qui devrait être effectuée avant fin juin 2020, d’extension de la période de transition.
  3. Un moindre alignement sur l’Europe qui amènerait en 2021 la Grande-Bretagne aux règlements de l’Organisation Internationale du Commerce (WTO, World Trade Organisation). Ce serait le retour du « hard Brexit » avec les risques que cela comporterait pour la Grande-Bretagne.

Pour Donald Trump, Pékin et Washington sont parvenus à un accord substantiel sur la phase 1. Non, excusez moi, cela là c’est une déclaration du 11 octobre mais celle du 13 décembre n’est pas moins dithyrambique. Qu’en est-il ?

Les droits de douane de 15ù prévus pour le 15 décembre sur 156 milliards $ d’importations chinoises, notamment des smartphones, des jouets ou de l’électronique grand public n’entreront pas en vigueur tandis que ceux de 15% infligés en septembre sur 120 milliards sur des produits souvent grand public seront divisés de moitié.

En revanche, le prélèvement de 25% infligé depuis 2 ans sur 250 milliards d’importations essentiellement industrielles sera maintenu.

Les deux pays sont dans une phase de début de désarmement douanier, mais sont très éloignés d’un retour au statu quo ante.

Pour réduire le déficit commercial des États-Unis et venir en aide aux agriculteurs électeurs de Donald Trump, les chinois se seraient engagés à acheter davantage de produits agricoles américains, notamment du soja et du porc pour un montant total de 40 à 50 milliards$ chaque année selon Robert Lighthizer le représentant américain pour le commerce. Le communiqué officiel toutefois ne le mentionne pas et les chinois ne confirment pas cet engagement qui serait contraire aux règles de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC-WTO).

Donald Trump a donc salué « Un accord extraordinaire ; Nous allons commencer les négociations de la phase 2 immédiatement plutôt que d’attendre après les élections de 2020. »

Pour sûr, un nouvel accord, au T2 2020 par exemple, doperait l’optimisme des entreprises avec son effet bénéfique sur la croissance à la veille de l’élection présidentielle.

Comme souvent aux États-Unis les publications de la semaine ont été contradictoires.

Déception sur les ventes au détail du mois de novembre qui pourrait toutefois être rattrapée par des achats en ligne et plus tardifs en décembre.

Par contre, l’optimisme des petites entreprises (NFIB, national Federation of Independant Business) a rebondi de 2,3 pts à 104,7 en novembre (consensus 103,0), 2ème meilleur niveau de l’année. L’enquête indique que l’expansion économique continue même si le secteur manufacturier reste à la traîne, avec une diminution marquée (-6pts) de l’incertitude, au plus bas depuis le début 2016, ce qui reflète sans doute la perception d’une détente des tensions commerciales.

Les chiffres européens ont été encourageants avec deux indicateurs anticipés allemands qui ont surpris dans le bon sens.

Le premier, lundi 9, le Sentix Economic Index pour l’Eurozone qui monte de -16,8 en octobre, -4,5 en novembre à +0,7 en décembre avec les perspectives qui passent de -20,0 en août à +2,5 en décembre au plus haut depuis mars 2018. Patrick Hussy, managing director de Sentix Frankfurt, indique qu’après un premier mouvement de retournement en novembre, celui ci se confirme et accélère. Les mêmes indicateurs de Sentix pour les États-Unis, l’Asie hors Japon et le Japon connaissent également un rebond significatif.

Le ZEW allemand a enregistré la même évolution avec des perspectives qui se redressent de -2,1 en novembre à +10,7 en décembre, au plus haut depuis février 2018, les gains sont similaires pour l’Eurozone (+11,2 vs -1,0) au plus haut depuis mars 2018. Cependant, les perspectives des indices ZEW sont encore en deçà de leurs moyennes de long terme de +18,4 pour l’Allemagne (depuis 1992) et +22,2 pour l’Eurozone (depuis 1999) ; L’activité devrait donc s’améliorer graduellement l’an prochain, l’Eurozone, grâce à l’Espagne et à la France, se comportant un peu mieux que l’Allemagne.

Sur la semaine, les marchés clôturent en hausse : S&P500 +0,7%, Nasdaq +0,9%, Stoxx600 +1,1%, EuroStoxx50 +1,0%, CAC40 +0,8%, DAX30 +0,9%, Nikkei 225 +2,9% et Shanghai SE +1,9%, avec le Bund en baisse à -0,289% et le 10 ans US à 1,82%. L’€ s’apprécie face au $ de +0,59% à 1,112.

Sur le Stoxx600, ce sont les secteurs cycliques qui ont tiré le marché : Banques +3,6%, Distribution +3,0%, et Matériaux de Base +2,9% alors que les secteurs défensifs sont à la traîne : Agro-Alimentaire -1,3%, Télécommunication -0,6% et Immobilier -0,5%.

Semaine satisfaisante pour nos fonds, même très bonne pour Erasmus Small Cap Euro qui dépasse maintenant les 25% depuis le début de l’année.

Quelques mouvements à vous signaler : FCP Mon PEA revient sur Pernod-Ricard qui a corrigé de 10%, cet achat est financé par la cession de Seb ; Aymeric pour sensibiliser Erasmus Mid Cap Euro au mouvement haussier des entreprises cycliques compte tenu des nouvelles de la semaine à acheter l’équipementier espagnol Cie Automotive et Hugo pour Erasmus Small Cap Euro cède Robertet, entreprise française spécialisée dans les fragrances et achète le finlandais Raisio Oyj entreprise active dans le secteur de la transformation alimentaire, spécialisée dans le développement, la fabrication et la commercialisation d’aliments à base végétale et d’ingrédients alimentaires fonctionnels, ainsi que d’aliments pour animaux et malts.

Le consensus des prévisions bénéficiaires JCF/FactSet sur le Stoxx600 européen attend une croissance de +1,8% pour 2019 et +9,3% pour 2020. Aux États-Unis pour le S&P500, les attentes sont à +1,6% pour 2019 et +6,9% pour 2020.

Bonne semaine à tous.

Jean-François GILLES

Président du Directoire d’Erasmus Gestion

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