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Rattrapage de la demande

Une fois de plus les PMI de l’Eurozone ont surpris à la hausse en mai, témoignant des effets positifs de la réouverture de l’économie sur le reprise de l’activité.

Car la hausse de l’indice des services démontre que la demande intérieure est désormais le principal moteur de la croissance : fort appétit des consommateurs pour dépenser une fois les restrictions levées et qui se poursuivra ces prochains mois à mesure que la vaccination progressera et étendra la réouverture de l’économie.

Si des difficultés dans les chaînes logistiques continuent de tirer les prix industriels vers le haut, on ne voit pas en Europe le manque de main d’œuvre qualifiée dont se plaignent les entreprises américaines.

La levée progressive des mesures sanitaires et la réouverture subséquente de l’économie dans de nombreux pays ont entraîné une forte accélération de l’activité en mai. Le taux d’expansion s’est redressé à un sommet de plus de 3 ans, porté par la plus forte hausse du volume des nouvelles affaires depuis près de 15 ans. Le degré de confiance des entreprises quant à leur volume d’activité à 12 mois a atteint un nouveau sommet tandis que les indices de prix se sont à nouveau redressés, poussés à la hausse par le déséquilibre persistant entre l’offre et la demande de nombreux produits et services.

Selon son estimation flash, l’indice PMI composite IHS Markit s’est redressé de 53,8 en avril à 56,9 en mai, au plus haut depuis février 2018.

Parallèlement, la croissance du volume des nouvelles affaires s’est fortement accélérée et affiche son rythme le plus soutenu depuis juin 2006, l’écart production-nouvelles affaires étant le plus élevé des 23 années d’enquêtes. Ce déséquilibre c’est traduit par la plus forte accumulation du travail en attente depuis novembre 2002.

Les entreprises de l’Eurozone sont de plus en plus optimistes quant à une hausse de leur activité au cours des 12 prochains mois, leur niveau de confiance est à son plus haut depuis l’introduction de cette donnée en 2012.

Le raffermissement de la demande ainsi que l’amélioration des perspectives d’activité ayant conduit les entreprises à recruter du personnel, l’emploi a progressé pour un 4ème mois consécutif.

C’est le secteur manufacturier qui a porté la croissance, la production des fabricants a augmenté pour un 11ème mois consécutif.

L’insuffisance des niveaux de production conduit les entreprises à puiser dans leurs stocks, les stocks de produits finis ont enregistré leur plus forte baisse depuis 2009.

Si c’est l’industrie qui a enregistré la plus forte croissance au cours du mois, l’amélioration générale de l’économie a reposé aussi sur les services. Le léger retour de la croissance enregistré en avril après 8 mois de contraction s’est nettement accéléré en mai (55,1 vs 50,5), porté par l’assouplissement des restrictions sanitaires et le rebond de la demande qui en a résulté. Le volume des nouvelles affaires reçues par les prestataires de services a augmenté pour la 1ère fois depuis juillet et le volume du travail en attente a enregistré sa plus forte hausse depuis plus de 3 ans.

Les données nationales mettent en évidence une accélération de la croissance marquée en France grâce tant à la hausse de la production manufacturière qu’au rebond de l’activité des services. La croissance de l’emploi s’est poursuivie pour un  5ème mois consécutif.

En Allemagne également, la croissance de l’activité s’est accélérée, notamment par la plus forte augmentation de l’activité depuis juillet 2020 dans les services. Dans l’industrie la croissance a ralenti freinée par les tensions sur les chaînes d’approvisionnement.

C’est toutefois dans le reste de la région que la croissance a été la plus marquée. Le taux d’expansion a atteint son plus haut niveau depuis juillet 2018, porté par une hausse record de la production manufacturière et la plus forte augmentation de l’activité des services depuis février 2018.

Au T1, selon Refinitiv, l’emploi a reculé de 0,3% en Eurozone, ce qui l’amène 2,2% sous son niveau pré-pandémie.

Aux États-Unis aussi l’expansion continue à un rythme bien supérieur aux attentes. En mai, l’IHS Markit flash US composite PMI atteint 68,1 vs 63,5 en avril. C’est un plus haut historique et records historiques aussi pour ses deux composantes, les services (70,1 vs 64,7) et le manufacturier (61,5 vs 60,5). Comme en Europe, c’est la demande qui tire l’activité, demande aussi bien domestique qu’à l’exportation.

Les fabricants mentionnent des difficultés d’approvisionnement, la faiblesse de leurs stocks et la hausse des prix des intrants. Aussi le travail en attente s’accumule.

Si les créations de postes augmentent pour le 11ème mois consécutif, les répondants rencontrent des difficultés à pourvoir des emplois qualifiés.

La confiance des entreprises continue à augmenter, largement tirée par son rebond dans le secteur des services.

Le dernier Global Fund Manager Survey de BofA Securities et Michael Hartnett montre que le sentiment des investisseurs est sans aucune ambiguïté bullish, 69% attendent croissance et inflation au-dessus de leur tendance naturelle. Le cash dans les fonds est faible (4,1%). L’Eurozone est désormais la zone la plus surpondérée. Si la value reste le style le plus surpondérer (48%), la qualité passe de 17% à 41% et le rendement de 24% à 39%.

L’European Fund Manager Survey de BofA montre que 93% des investisseurs attendent une accélération de la croissance au cours des 12 prochains mois, proche du plus haut de 15 ans touché en mars. Seul 1/10 des répondants pense que le top du cycle sera atteint ce trimestre, 4/10 pensant que ce ne sera pas avant au moins l’an prochain. L’inflation est vue comme le risque principal (35%), puis la réduction des achats (taper) des banques centrales (27%), 4/10 des répondants pensent que le tapering débutera au S2 2021.

Le pic des marchés européens est attendu l’an prochain, seul 1/10 des investisseurs l’attend cette année. Tous les investisseurs pensent que les marchés seront plus hauts en fin d’année (1/3 hausse à 2 chiffres, 1/3 hausse à 1 chiffre).

2/3 des investisseurs européens pensent que les cycliques surperformeront les défensives, pour 25% de plus de 10% et les banques et l’énergie sont favorisées.

Du 13 au 19 mai selon EPFR Global les fonds equities ont collecté 12,3MM$ et le bonds 6,9MM$ avec les actions européennes, les financières et la value recherchées du côté actions et les TIPS et les obligations souveraines du côté des taux.

Pour l’Europe (collecte de 3,0MM$), la France (19 semaines de collecte), l’Allemagne (21) , la Suisse (29) et le Royaume-Uni (22) enregistrent les plus fortes collectes.

Après 2 semaines de fortes révisions à la hausse, le consensus des BPA pour 2021 sur le Stoxx600 a été révisé de +0,2% la semaine passée. A 24,9€, les BPA 2021 sont 10% au-dessus de leur creux de décembre, 45% au-dessus des BPA 2020 et 1% sous ceux de 2019. Les attentes pour 2021 ont été rehaussées de 45% alors qu’à mi-mars elles ne l’étaient que de 35%. A 28,0€, les BPA 2022 sont 5,6% au-dessus de ceux de décembre et 11% au-dessus des attentes de 2021. Le multiple des BPA forward, à 16,7X est au plus bas depuis début mars, venant de 17,7X à mi avril  et 18,3X en juillet dernier. Les BPA des entreprises financières et des services financiers sont les plus révisés à la hausse.

Semaine brillante pour Erasmus Small Cap Euro, pour lequel Aymeric crée une position sur Focus Home Interactive. Bonne semaine aussi pour Erasmus Mid Cap Euro et Léa a fini de vendre Sartorius Stedim. FCP Mon PEA enregistre un peu de retard et une nouvelle entreprise entre (revient !) en portefeuille, Kering qui a surpris favorablement au T1.

Jean-François GILLES
Président du directoire d’Erasmus Gestion

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